Le XVIIIe siècle est l’une des périodes de l’histoire de France les plus malaisées à appréhender et à interpréter globalement. C’est que l’on a bien du mal à avoir une vue d’ensemble de cette période qui n’a pas la même unité que d’autres époques de l’histoire française. Il est de même difficile de fixer une limite historique entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, si ce n’est cet événement majeur qui marque la fin de l’absolutisme royal : la mort de Louis XIV (1715).
S’il y a une continuité entre les deux époques, le contraste n’en est que plus saisissant. Louis XIV avait voulu imposer aux Français, par l’exemple de sa cour, une solennité de manières et, par l’abolition de l’Édit de Nantes, une uniformité de croyances en opposition aux tendances naturelles de la nation. La nation française a lutté pour se délivrer des entraves imposées par la volonté personnelle d’un roi et reprendre le cours de son évolution en revenant à sa nature. Le XVIIIe siècle a été un conflit permanent entre les autorités politiques et ecclésiastiques qui prétendaient maintenir par la contrainte une soumission sans réserve et une partie de la société qui tendait à se libérer de l’autorité absolue du gouvernement et du clergé.
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