Publicarea acestui volum a fost finanțată prin fondul de Dezvoltare UBB 2021.
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À l’occasion du 400e anniversaire de la naissance de Jean de La Fontaine, on a tenté, à partir de l’œuvre du fabuliste français, de rouvrir et de renouveler un dossier déjà souvent et longuement traité dans la culture européenne : le bestiaire littéraire, ses modulations imaginaires, de la fantaisie au fantastique, et la portée herméneutique attribuée, au fil du temps et des modulations de la connaissance, à ces acteurs divers et récurrents de la poésie, du conte, du roman, du théâtre et bien sûr de la fable que sont les animaux.
Or, l’époque de La Fontaine semble avoir marqué une évolution décisive du savoir dans ce domaine : c’est alors que « l’histoire des animaux », où dominait depuis l’Antiquité le tissage des discours hérités mêlant imaginaire et réalité, laisse place à la zoologie « scientifique » fondée sur l’observation empirique et l’esprit critique. On connaît le débat entre les cartésiens et leurs adversaires néo-épicuriens sur l’âme des bêtes, qui doit une bonne partie de son succès au Discours à madame de La Sablière inséré dans le second recueil des Fables. Il reste beaucoup à analyser sur l’écho dans l’imaginaire littéraire de cette fracture survenue au sein des savoirs et manifestée par une scission entre le discours du savant et celui du poète – expression du changement d’épistémè survenu entre la Renaissance et le xviie siècle, si on suit les analyses de Michel Foucault.
Ce n’est là, d’ailleurs, qu’un des épisodes de la longue histoire des idées et des images inspirées par le monde animal et par ses relations avec l’homme depuis les temps les plus reculés et jusqu’aux plus récents. Cette histoire couvre tout le spectre de l’imaginaire allant de l’enchantement onirique à l’horreur, tout le spectre de la sensibilité allant de l’effusion à la terreur, tout le spectre esthétique allant du comique au monstrueux. Les études du présent volume parcourent les époques, depuis le Moyen Âge jusqu’à la fiction la plus contemporaine, dans diverses cultures qui sur ce sujet partagent souvent la même vision des choses.
Le volume propose trois axes majeurs de réflexion. Le premier est consacré à La Fontaine peintre animalier. Un autre est consacré à l’animal « hiéroglyphe » en littérature et dans la tradition écrite et orale : on s’intéresse au caractère emblématique attaché à telle ou telle espèce du bestiaire et à l’imaginaire esthétique, affectif, moral… dont témoignent, au fil de l’Histoire, les œuvres où elles apparaissent. Le dernier champ d’étude porte plus spécifiquement sur l’imaginaire onirique et fantastique de l’animalité, autour de rêveries ancestrales réincarnées dans l’imaginaire moderne et contemporain, comme les métamorphoses féeriques ou monstrueuses, les alliances et les conflits entre les espèces et avec l’espèce humaine, etc.
Marius Popa et Andreea Bugiac
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